ASTUCES :

Il ne faut pas s'attendre à des trucs simples et miraculeux, seulement le fruit de mon expérience, ou quelques tuyaux qu'on se refile entre copains.

 

 

 

1) LA BONNE MISE AU POINT :

a) Vous faites un portrait avec un objectif très lumineux (c'est assez courant me direz-vous) . Seulement voilà, la profondeur de champ, même si elle commence à être courte, ne l'est peut être pas suffisamment. Par exemple, des cheveux bouclés ou une coiffe qui commencent à être légèrement floue(s) autour du visage sont parfois du plus bel effet (en particulier avec quelques reflets lumineux). Mais pour obtenir ça il faudra faire le point sur la pointe du nez, voire un peu en avant. Malheureusement, aucun autofocus n'est capable de le faire, mais vous oui!

 

b) En paysage urbain ou naturel : souvent vous avez besoin d'avoir une grande profondeur de champ, afin que tout soit bien détaillé (ou éviter d'être retardé par le temps de MaP), dans ce cas, il faut régler l'objectif sur l'hyperfocale, votre image sera nette environ à la moitié de cette distance jusqu'à l'infini. Malheureusement, de moins en moins d'objectifs disposent de ce repére. Si vous êtes souvent dans ce cas, choisissez un objectif équipé de ces repères, c'est sourtout utile en grand angle et en standard.

L'astuce consiste à choisir le repère du diaphragme en dessous ou entre les 2 pour avoir de la netteté un peu plus proche, mais attention les plans très éloignés doivent être peu importants voire inexistants.

Remarque : si on utilise un objectif manuel prévu pour un plein format avec un capteur APS-C, il faut décaler les repères d'un diaphragme et avec un micro4/3, 2 dia. (la PdC est plus large quand la taille du capteur diminue).

 

 


 

2) LE TREPIED IMPROVISE :

Pour éviter de porter en permanence un trépied encombrant, on prend souvent appui sur quelque chose de solide (mur, pilier, rocher...) mais le point de vue est alors imposé par l'environnement. Il existe bien des mini-trépieds peu encombrants qu'on peut poser ou accrocher (lorsqu'ils sont souples) un peu partout, mais leur efficacité reste relative.

Un simple bout de ficelle (le nylon est plus résistant à l'usure et aux intempéries) complété éventuellement d'une ou deux petites attaches rapides de type mousqueton permettent de se stabiliser partout et dans toute les positions. Longueur entre 2 et 3 mètres.

 

MODE D'EMPLOI : accrocher une extrémité de la ficelle à un point fixe de l'APN. L'anneau de courroie, la vis de fixation ou n'importe où selon les circonstances. Poser le pied sur l'autre extrémité et tendre la ficelle en plaçant le viseur à hauteur de l’œil.

Il est aussi possible d'accrocher la ficelle à n'importe quel endroit solide : grille en fer forgée, poteau, anneau, arbre etc...  Peu importe que la ficelle soit tendue verticalement (au pied), horizontalement ou inclinée (à une grille), le seul fait d'être tendue suffit à vous donner une grande stabilité dans une direction. Il vous reste à maintenir la stabilité dans une direction à peu prés perpendiculaire à celle de la ficelle pour réaliser de très longues poses ou des rafales.

C'est quand même assez physique dans certains cas.

Dernier conseil : évitez de maintenir la tension de la ficelle avec vos muscles, choisissez une position telle que ce soit votre poids ou celui d'une partie du corps qui maintienne la tension. Ce n'est pas toujours facile, mais en réfléchissant bien, on trouve très souvent une position qui évite l'épuisement musculaire.

 

La pratique du tir à l'arc ou au fusil est riche d'enseignement pour maintenir une grande stabilité du corps. Ce sont les mêmes techniques qui sont utilisées pour stabiliser un APN.

Quelques précisions à ce sujet  à la rubrique : "Prise de vue" dans l'onglet "My way".

 

 

 

 

3) PORTER SON MATERIEL :

- Une besace en toile anonyme (éventuellement étanchéisée et rembourrée) protège le matériel des chocs de l'humidité et des regards malveillants.

- Une courroie ne se met pas autour du cou, on prend des risques simplement en se penchant en avant, elle se porte en bandoulière croisée (en écharpe), la main ou le bras protège l'APN en le plaquant contre le corps.

- La dragonne, lorsqu'il faut agir vite (photo de rue, spectacle, sport) : tenir l'APN à la main en permanence avec une dragonne ou courroie de sécurité.

- L'indispensable toujours à portée de main : accrocher à la courroie dans des étuis les petits accessoires comme : la batterie de secours, le ou les filtres de l'objectif, un pancake (ça mange pas de pain ;-) le mini trépied... Un flash d'appoint de dimension raisonnable.

Je me suis inspiré d'une astuce employée avec les pellicules argentiques qu'on accrochait à la courroie comme les ceintures de cartouches des chasseurs.

 

 

 

4) PROTEGER SON MATERIEL :

- Tous les objectifs doivent être munis d'un filtre protecteur s'ils ne sont pas munis d'un filtre utilitaire (gris neutre, polarisant, coloré, UV...)

- Tous les petits accessoires doivent être emballés dans un étui souple ou rigide selon le cas.

- Pour une vingtaine à une centaine d'euros selon le modèle, il est possible d'acquérir un petit sac transparent en plastique étanche spécial APN. C'est très utile en cas de pluie diluvienne, tempête ou rando en canoë. Il s'agit d'un sac souple qui prend peu de place une fois rangé.

 

 

 

5) OPTIMISER LE POIDS ET L'ENCOMBREMENT DU MATERIEL :


Lucien Clergue équipé d'un 6x6 bi-objectif et un 24x36mm reflex (Minolta).

Ici on comprend pourquoi il a posé son reflex.

 

Observons nos ainés, ils connaissent bien des ficelles du métier pour nous aider. Mes premières vraies leçons m'ont été offertes par un cameraman  de télévision tchécoslovaque (pays communiste à l'époque). Il avait aussi un 6x6 bi-objectif et les photos qu'il en tirait m'ont laissé un souvenir impérissable.


S'équiper de 2 boîtiers de format différent est une solution intéressante question polyvalence, mais très coûteuse. Pour modérer la facture, il y a plusieurs possibilités de nos jours :

- un 24x36 + un compact à grand ou moyen capteur

- 2 hybrides à moyen capteur

- un plein format + un compact à petit capteur

et bien d'autres panachages pouvu que les optiques satisfassent vos besoins.

 

Les objectifs fixes sont de bien meilleure qualité que les zooms, donc à l'exception de ceux qui sont montés sur un compact, il est préférable de se munir de 3 fixes (court, moyen,télé) c'est suffisant. Lorsqu'on s'attaque à un sujet précis, 2 suffisent. D'où l'intérêt d'avoir 2 boîtiers.

 

Certains doivent penser que je ne m'adresse qu'à des mordus fortunés. Oui et non, il faut bien se rendre à l'évidence, la photographie est un sport de riche (vérifier l'origine sociale de la quasi-totalité de nos plus grands artistes, reporters...), mais avec peu de moyens (et pas mal d'huile de coude) on peut arriver à se procurer quand même beaucoup de matériel.

 

Conclusion :

Hormis ceux qui se spécialisent dans certains domaines précis (macro, chasse, astro, plongée..) un équipement polyvalent pourrait être le quintet :

2 boîtiers + 3 objectifs (grand angle, standard, télé).

 

Le grand angle peut être avantageusement remplacé par un zoom grand angle de faible amplitude (2x ou moins) parce que même avec une faible variation de la focale, l'angle de champ change beaucoup. Pour un "plein format", un 20-36mm c'est déjà pas mal (soit environ 10-18mm pour un 4/3 et 15-25mm pour un APS-C).