Je ne veux plus prendre de photo (encore moins les voler) je veux les donner. Cette décision est en gestation depuis un moment, mais elle était difficile à mettre en pratique.
Le panorama noir(*) se fit en visitant l'exposition "Dorothea Lange" au Jeu de paume à Paris qui présente 10 ans de son travail de documentariste dans les années 30 après la grande dépression aux US. Et d'autres documents tout aussi émouvants comme l'internement des citoyens américains d'origine japonaise en 1942. Salariée du gouvernement américain, les photos de D. Lange sont libres de droit.
Ci-contre, la plus emblématique dont l'histoire est singulière :
Cette femme a pensé que les photographies de D. Lange pouvait aider. Celle-ci fit le tour du monde et la une de nombreux journaux américains.
Dans les années 80, un journaliste retrouve son nom (Florence Thompson) et son adresse. Dans l'interview qu'elle lui accorde, elle se plaint de l'image qu'elle a véhiculée parce que tout le monde connait cette période tragique de son existence, mais elle a réussi à élever seule ses enfants et sortir de cette misère. Pas un seul centime ne lui a été versé pour l'utilisation de son image et D. Lange n'a perçu que son salaire ...
(*) Explication dans la message précédent de décembre 2018.
La photo originale a été retouchée afin de gommer le pouce de Florence Thompson (sa trace est encore perceptible dans le coin en bas à droite). Dans les années 60, la photo originale (non retouchée) est découverte dans une benne à ordure avec une trentaine d'autres tirages qui auraient été revendus en 2005 pour 296 000$.
J'ai essayé d'énumérer les faits le plus sobrement possible afin de ne pas influencer votre réflexion.
Quelques éléments expliquant sa façon de faire :
"Je ne vole jamais une photo. Jamais. Toutes les photographies sont réalisées en collaboration car elles font partie de leur réflexion comme de la mienne."
"Ma façon d'aborder les choses repose sur trois considérations. D'abord, pas touche! Quelque soit le sujet photographié, je n'agresse pas, je ne falsifie pas et je n'organise pas les choses. Ensuite le sentiment du lieu. Quelque soit le sujet photographié, je m'efforce de le présenter comme faisant partie de son environnement, comme ayant des racines. Enfin la notion du temps, Quelque soit le sujet photographié, je m'efforce de le montrer comme ayant sa place dans le passé ou dans le présent."
Dans la pratique, comment faire ?
En introduction, quelques citations d'Henri Cartier-Bresson :
"Nous devons cesser de prendre des photos rapidement sans réfléchir qui nous surchargent d’images inutiles, qui encombrent notre mémoire et diminuent la clarté de l’ensemble."
" Si il n'y a pas d'émotion, on ne doit pas prendre une photo. C'est la photo qui nous prend."
" Pour moi, l'appareil photo est un carnet de croquis, un instrument d'intuition et de spontanéité."
Dans ma jeunesse, le Polaroïd était un appareil très populaire qui en moins de 2 minutes offrait la photo de l'instant dans son cadre avec une marge pour le titre. Ce système connait un regain de popularité, mais les images sont petites et en terme d'écologie... Bref, il existe 2 autres possibilités, un petite imprimante thermique qui se branche sur smartphone mais là encore les images sont réduites et pour accompagner un APN, je suggère une imprimante thermique au format carte postale peu encombrante qui peut fonctionner sur batteries.
Éventuellement, on peut y joindre un cadre souple pour y inscrire un commentaire, mais le plus important c'est que vous allez sans aucun doute transformer votre façon de photographier, et pouvoir donner au modèle la primeur qu'il pourra conserver et s'il est d'accord, vous conserverez le raw.
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Beranger du forum Lumix (mardi, 15 octobre 2019 22:02)
Bonsoir ,
Sympa ton blog et très convivial, je vais y aller souvent je pense.
Pas toujours le temps de fouiller pour trouver comment on programme exactement le mode C, mais je cherche des exemples. Si tu as je suis preneur merci .
A bientôt et encore une fois un blog agréable à regarder