LE POST-TRAITEMENT

On atteint assez vite les limites du matériel, lorsqu'on est confronté à des prises de vue dans des conditions difficiles :

- lumière faible et de mauvaise qualité ou contraste trop violent
- sujets en mouvement très rapides (si ce n'est pas le photographe lui-même)
- ou au contraire, impossibilité de se déplacer
On obtient alors des images décevantes, ternes, floues, mal cadrée etc...
Pour résoudre en partie ces problèmes, on utilise des logiciels qui permettent selon le cas de modifier l'éclairage, retoucher, maquiller, faire un montage, un panoramique, toutes sorte de choses que l'APN n'est pas toujours capable de faire.
Il existe aussi de nombreux effets (Orton, Brenizer...) qui imposent le braketing et que seul un logiciel de retouche peut finaliser.

 

Un petit peu de théorie pour commencer.

La synthèse des couleurs :

est illustrée dans ce cadre à fond noir. On y voit du rouge, du vert et du bleu et l'addition de 2 couleurs, les 3 ensembles donnent blanc.

Ces 3 couleurs M C J sont appelées primaires parce qu'elle permettent de produire toute les couleurs du spectre visible.

Aucune couleur = noir.


La température de couleur :

on la nomme ainsi parce que selon sa température, un corps chaud émet une couleur différente. Sur le dessin la courbe indique l'intensité des différentes couleurs émise par quelques corps chaud.

Les braises ont un maximum de rouge, la lampe du jaune, le flash du bleu etc... un objet qui paraît blanc lorsqu'il est exposé au soleil sera donc coloré selon une dominante propre à chaque éclairage.
Lorsque qu'on règle la balance des blancs, les couleurs sont modifiées pour qu'un objet blanc éclairé par le soleil paraisse blanc lorsqu'il est éclairé  par une autre source de lumière.



Un petit peu de poésie :
On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.   (St Exupery)
Un photographe (et tout le monde d'ailleurs) ne voit pas seulement avec ses yeux, il voit avec son cœur et sa culture. Les couleurs sont porteuses d'informations concrètes liées à notre expérience, le rouge orangé est chaud comme le feu, le blanc bleuté est froid comme la glace par exemple. Elles sont aussi porteuses de symboles, de sentiments (rose = bonheur, gris = tristesse) très liés à notre culture.
Comme nous n'avons pas forcément les mêmes expériences ni la même culture, les images nous donnent des émotions différentes, et les couleurs ont un impact différent pour chacun. Un photographe, tout comme un peintre, a tendance à modifier les couleurs volontairement ou non, pour créer une ambiance, renforcer une émotion, amplifier un détail etc... en fonction de sa culture et de son expérience.


A l'ère argentique, les fabricants de pellicules en proposaient différentes sortes adaptées au goût du public qui varie d'un continent (ou même d'un pays) à l'autre. Par exemple, la saturation des couleurs est diversement appréciée selon les cultures.


Exemples simples d'associations que je peux faire, qui ne seront pas forcément les vôtres, mais probablement assez universelles :
Les couleurs :                                                                          La saturation :

Rouge : Energie Bleu : mélancolie Noir : deuil
Orange :expansivité Violet :délicatesse Blanc(*) : froid
Jaune : acide Magenta : vivacité Ocre :douceur
Vert : humidité Brun : solitude Gris :  tristesse

(*) Le blanc est la couleur du deuil au Japon, comme quoi...

Les niveaux de gris :

2 Image dure         Remarque : Il est impossible d'en avoir plus   

                              sur une image JPEG, mais un capteur peut

26                          en enregistrer jusqu'à 65 536 dans un fichier

                              RAW et il est possible de les conserver dans

256 Image douce          un fichier TIFF 16 bits. On étudira ça au

                                      chapitre suivant.

 



LES BASES DE LA RETOUCHE :
Ouvrez une image avec votre logiciel de retouche (par exemple Gimp)

Commencer par tester les fonctions automatiques :
Dans le menu « Couleurs », le sous menu « Auto » en contient plusieurs (Renforcer les couleurs, Renforcer le contraste, BdB...). Comme tous les automatismes, ça ne donne que très rarement quelque chose de bon.

On trouve des milliers de tutoriels sur le web pour utiliser les différents menus et réaliser des effets. Il est possible de télécharger de nombreux filtres qui une fois installés apparaissent dans le menu « Filtre ». Téléchargez au moins G'mic, les possibilités sont impressionnantes.
Les fonctions suivies de « … » ouvrent une fenêtre : modifiez votre image, en déplaçant les curseurs. L'affichage en direct sur l'image peut être parfois long attendez un peu le résultat.

Les outils incontournables sont : saturation – luminosité – contraste.

On est souvent amené à utiliser les outils "Niveaux" et "Courbes"  de cette façon :

Si l'histogramme présente cette allure, déplacer le pointeur noir et le pointeur blanc aux pieds de la courbe de l'histogramme, cela permet d'utiliser la totalité des nuances en sortie de l'image.


                                                     figure 1               -             figure 2              -           figure 3

-En déformant légèrement la diagonale en forme de S (fig.2), on modifie le contraste d'une image trop uniforme.
-En la déformant très fortement en forme de N, on obtient des effets de solarisation.
-En inclinant la droite dans l'autre sens, les couleurs sont inversées on a un négatif (figure3) .


Le panel d'outils contenu dans le menu outil ne présente pas de difficulté particulière.
Si vous n'avez pas terminé un travail, enregistrez au format natif XCF, vous retrouverez votre travail dans l'état ou vous l'avez laissé. Quand la retouche est terminée, exportez au format utile gif, jpeg, png, tiff etc...

 


G'MIC Le filtre indispensable :
-Il contient une foule de possibilités et en particulier un traitement du bruit que GIMP ne propose pas.

(site de téléchargement et un blog plein de tutos)

Dans le menu, développer la fonction "Repair" et choisir  "Iain's Noise Reduction". Au départ utiliser seulement les curseurs "luma NR" et "chroma NR" qui réduisent le bruit de luminance et de chrominance ensuite passer à « Recover Details » pour redonner du détail si le besoin s'en fait sentir (attention le temps de réponse est assez long).


Le bruit est généré au niveau du capteur lorsque celui-ci est en fonctionnement pendant une longue période ou au niveau de l'amplificateur de signal (montée en sensibilité ISO). Il est préférable de s'en prémunir le plus possible en prenant le problème à la racine :
-lorsque le capteur chauffe en pose longue (ou simplement parce qu'il fait chaud) on peut utiliser un réducteur de bruit. Il consiste à mesurer le niveau du bruit avec un enregistrement du capteur pendant une pose de même durée mais obturateur fermée, cette mesure est utilisée pour compenser directement sur le fichier raw des valeurs aberrantes enregistrées.
- lorsque l'APN ne dispose pas de l'option précédente, il est possible de faire agir un réducteur de bruit logiciel sur le fichier Raw au dématriçage, plus efficace qu'en post-traitement (voir au chapitre suivant).



Sur le site de téléchargement de GIMP on trouve aussi une foule de scripts bien utiles :  A SUIVRE...

 

 Quelques informations complémentaires ici : LA RETOUCHE.